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Des propos à méditer sur les passions mondaines qui attirent l'âme vers sa destruction
-86 Celui que son âme pousse à un plaisir défendu ne pense pas, en le convoitant, à examiner ses conséquences et le châtiment qu'il entraînera. Il entend la voix de sa raison lui crier : "Prends garde, malheureux ! Tu vas t'arrêter de monter et commencer à descendre." Et puis l'on te dira : "Reste donc avec ce que tu as choisi !"
Mais sa passion l'occupe, il ne prête aucune attention à ce qu'on lui dit et continue à descendre. Il en est de cet homme dans le choix funeste qu'il fait comme ce chien de la fable qui alla trouver le lion pour lui dire :
-"O roi des animaux, donne-moi un autre nom. Le mien est laid !"
-"Tu es un traître, lui répondit le lion, il n'y a que ce nom qui puisse te convenir."
-"Mets-moi donc à l'épreuve !"
Alors le lion lui donna un morceau de viande en lui disant :
-"Eh bien, garde-moi cela jusqu'à demain et je te donnerai un autre nom."
Le chien avait faim. Il commença à regarder la viande avec convoitise, mais se retint. Lorsque la passion mauvaise de son âme l'eut vaincu, il s'écria :
-"Qu'a-t-il donc mon nom ? "Chien" est beau !"
Et il se jeta sur la viande.
C'est ainsi qu'agit celui qui a de médiocres aspirations, qui se contente des plus basses situations et préfère la passion fugitive aux mérites éternels. Méfie-toi de l'incendie de la passion quand il se déchaîne et vois comment l'éteindre !
Que de faux pas précipitent dans le puits de l'Enfer ! Que de traces ineffaçables ! A la vérité, l'occasion passée ne se rattrape jamais !
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Source : Son livre : "Sayd Al-Khâtir" Point n°86.
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